100 km autour de Strasbourg

Une aventure sportive et humaine

Jérome Zindy, voyageur engagé a traversé l’Alsace à bord de son vélo électrique solaire à la rencontre des producteurs et artisans alsaciens. Dans cet article, il vous parle de son aventure sportive et humaine, et comment notre destination l’a séduite !

Au Pays de Haguenau, il a pédalé 42 km, pour traverser notre forêt d’Exception® et partir à la rencontre de Pierre, potier à Soufflenheim à la Poterie Siegfried Burger.

La parole est à Jérome !

Ce matin, je pars à la découverte de Haguenau sous un soleil d’or ! Cette « petite-grande ville » comme la qualifie ses propres habitants est une cité à taille humaine. Haguenau se distingue non seulement par son patrimoine et ses édifices historiques, mais aussi par ses musées.

Le Musée du Bagage incite au voyage alors que les Musées Historique et Alsacien nous plongent dans une autre époque. De la Tour des Pêcheurs qui servait à fermer les accès de la ville, je file vers la forêt. Car Haguenau est aussi connu pour ce paradis naturel, reconnu forêt d’Exception®. En 10 minutes, je rejoins le lavoir du Hundshof, construit au 19ème siècle à l’orée des bois. Je file à bonne allure sur les pistes cyclables : il faut dire que cette étape est relativement plate.

Cette forêt fait la fierté de Haguenau, et à juste titre. Non seulement c’est le 6ème plus grand massif forestier de plaine de France, mais c’est aussi une forêt dite indivise, qui appartient autant à l’état qu’à la ville de Haguenau. Un statut de propriété particulier que l’on doit à une ordonnance de Louis XIV prise fin du 17ème siècle.

Je suis surpris de voir d’immenses pins sylvestres peupler la forêt : ils sont même bien présents, puisqu’ils recouvrent un tiers de la surface du massif. Ces pins de Haguenau sont d’ailleurs les seuls à s’épanouir en plaine. J’arrive enfin au cœur de la forêt pour découvrir le Gros-Chêne. Emblème de la forêt, ce bout de tronc est un vestige de l’arbre foudroyé en 1913. Avec ses 2,4 m de diamètre et ses 25 mètres de haut, l’arbre était déjà connu de toutes et tous. Aujourd’hui, c’est aussi le point de ralliement pour se retrouver et profiter des 200 km de sentiers balisés.

La Rencontre avec Pierre

Je n’en reviens pas de tous ces kilomètres que j’ai pu faire sans jamais quitter la forêt ! Me voilà à Soufflenheim, pour ma rencontre du jour. Haguenau est une terre de nature, mais aussi de potiers.

Les 1ers potiers s’installent dans la région au 16ème siècle et connaissent leur apogée au 19ème ! La mondialisation met fin à de nombreuses poteries, mais plusieurs résistent, notamment à Betschdorf et Soufflenheim. C’est justement à Soufflenheim que j’ai rendez-vous avec Pierre Siegfried-Burger.

Depuis 6 générations, l’entreprise familiale produit toute sorte de poterie, allant des terrines des baeckeoffes au plat à kouglof, mais aussi des plats plus modernes pour répondre à la demande des clients et des restaurants étoilés. Aujourd’hui, la poterie emploie une quinzaine de personnes très qualifiées : ce savoir-faire millénaire nécessite un long apprentissage. Il faut 3 ans de formation minimum mais une dizaine d’année pour être un bon potier.

Les techniques sont multiples : il faut bien sûr maîtriser le tournage, mais aussi le pressage, l’émaillage, la décoration, la cuisson, etc. Avec Anne-Sophie, l’une des potières, je m’essaie au tournage dans l’objectif de faire un bol. Très vite, je comprends que ma poterie sera loin de ressembler à un bol. Je suis ses conseils avec soin et essaie d’être précis dans les gestes, mais le moindre faux pas ne pardonne pas, et la poterie circulaire devient vite incontrôlable.

Plus loin, je découvre la décoration : avec des gestes précis et rapides, Anne-Sophie et sa collègue décorent à la main les plats typiques Alsaciens. En quelques secondes, elles dessinent une fleur ou une cigogne. Je suis impressionné par la rapidité et la précision des gestes. Pour Pierre, sa voie de potier était toute tracée. Petit déjà, la poterie est son terrain de jeu : il roule à vélo dans les ateliers.

La poterie est produite à partir de matière naturelle, comme l’argile. Pour Pierre, c’est un bon moyen d’avoir des plats durables, solides, naturels mais aussi dont la matière puisse être réemployée, soit dans les enrobés des sols, ou broyée pour être réutilisée en partie dans la fabrication de nouvelles poteries. Pierre fait perdurer ce savoir-faire millénaire, je sens le passionné, qui veut aussi donner un nouveau souffle à sa poterie : avec un designer, il a créé un lombri-composteur qui peut totalement s’intégrer aux plus petites surfaces. 50 % de nos déchets sont organiques. Grâce au lombri-composteur, nous pouvons donc réduire la taille et le poids de nos poubelles, et réduire les passages des camions-poubelles très énergivores. Ce lombri-composteur étant lui-même en matière naturelle, il ne deviendra lui-même pas un déchet. Tout est dit !

Découverte en images de cette belle aventure et merci à Jérôme Zindy

et à ses aventuriers pour cette découverte au Pays de Haguenau !